Le
moyen de transport que constitue la motocyclette, du fait de certains
avantages par rapport à l'automobile (en particulier à son prix plus
abordable), à toujours connu une grande faveur, surtout chez les jeunes
qu'elle a constamment séduits par son aspect sportif (sensation plus
grande de la vitesse, manœuvrabilité, accélération spectaculaires...).
Aussi,
ne faut-il pas s'estomper que la plupart des usagers tués sur la route
sont des usagers de véhicules à deux roues. Ce type d'accident a fait
l'objet d'une étude remarquable de goëler à laquelle nous nous referons
plus loin. Si
les accidents de motocyclette offrent bien des analogies avec les
accidents d'automobile, il y a cependant de notables différences.
C'est
ainsi que si l'on recherche dans l'automobile une liaison toujours plus
intime entre passagers et véhicule pour éviter l'éjection (ceintures de
sécurité), il vaut mieux, bien souvent, pour le motocycliste "vider les
étriers" et se séparer au plus tôt de cet engin.
a) Mécanisme de l'Accident
On peut schématiquement le décomposer en trois phases :
1ère phase : Choc primaire contre l'obstacle
Au
cours de ce premier choc, se produisent des fracas parfois
considérables généralement sur les parties latérales du corps, qu'ils
soient provoqués par des véhicules venant en sens inverse ou par ce qui
peut se trouver en bordure de la route (poteaux, panneaux, parapets,
etc). Ce sont les blessures primaires.
2° et 3° phase : Chocs secondaires.
Immédiatement
après le choc primaire, dans la plupart des cas, le motocycliste se
sépare de son engin, et, animé d'une vitesse égale à celle de sa machine
au moment de l'impact, vitesse qu'il ne peut plus contrôler, continue
sa route, tout seul, généralement la tête en avant.
Au
terme de cette courbe aérienne, la victime va reprendre contact avec le
sol. La nature de ce dernier, sa configuration au point de chute,
l'angle d'incidence en fin de trajectoire, l'étendue plus ou moins
grande du corps prenant contact avec le terrain, sont alors des éléments
déterminants des nouvelles blessures qui vont se produire : ce sont les
blessures secondaires. Ces conséquences seront très atténuées si le
motocycliste atterrit sur le sol en glissant ou s'il peut pratiquer un
"roulé-boulé" analogue a celui des parachutistes.
Au
cours de cette trajectoire aérienne, plus ou moins tendue suivant la
vitesse initiale, il peut heurter de nouveaux obstacles, fixes
(dépendant de la configuration des lieux) ou mobiles (véhicules venant
en sens inverse ou latéralement), ce qui entraîne d'autres blessures
blessures post-primaires.
b) Mécanisme des blessures
Quelle
que soit la phase où elles se produisent, ces blessures ont pour
caractère commun d'être graves et même très graves. Elles consistent
surtout en fractures multiples, très souvent ouvertes avec de fréquentes
atteintes articulaires.
Suivant les circonstances de l'accident et le type de choc qui les ont provoquées, leur mécanisme varie.
Les
lésions les plus fréquentes et les plus graves sont celles de la tête.
Elles se produisent aussi bien lors du choc primaire que du choc
secondaire. Dans le chapitre consacré à la prévention des accidents
seront étudiés. Les effets du casque sur la protection du crâne.
Lors
de la rencontre avec un véhicule venant en sens inverse ou avec les
installations fixes du bord de route (poteaux, arbres, murs...), peuvent
se produire des fractures de l'épaule, du bras, associées parfois a des
blessures de la cage thoracique. Elles siègent généralement a gauche
dans le premier cas, à droite dans le second.
Les blessures de la main proviennent souvent du choc contre un obstacle la main fermée sur la poignée.
De même, des fractures du poignet ont lieu lors des chutes sur le côté.
Les blessures de la voûte plantaire se produisent quand le pied est coincé entre le repose-pied et le sol.
La
position du motocycliste explique aussi la fréquence des blessures du
membre inférieur : fractures de la rotule, éclatement du genou (assez
semblables à celles de l'automobiliste contre le tableau de bord),
fracture de la cuisse.
Si la jambe reste coincée sous la
moto qui l'entraîne avant de s'arrêter, on pourra observer des fractures
étagées de tout le membre inférieur, le plus souvent ouvertes.
Enfin,
avant de se détacher complètement de sa machine, le motocycliste peut
se blesser très gravement à l'abdomen en s'empalant sur le guidon. De
même, les nerfs, l'épaule et le bras peuvent être sérieusement lésés du
fait sur leur tiraillement excessif lorsque, les mains cramponnées au
guidon, le corps, plus au moins tendu, pirouette brutalement autour des
épaules.