Habituellement, le secouriste intervient après l'accident pour
établir le relais jusqu'à l'arrivée des secours. Mais compte tenu des
connaissances qu'il a acquis, il peut avoir un rôle très important dans
le domaine de la prévention pour éviter qu'un accident ne se produise.
Ce rôle, il peut le jouer en dispensant les règles de prévention dans
les différents cadres qui sont les siens : familial, de travail, lors de
rencontres occasionnelles et dans toutes les situations qui peuvent se
présenter.
I - Circonstances et Causes des Accidents
Pour
les anciens Grecs, la fatalité était une déesse inexorable. Plus près
de nous, les musulmans expriment encore la même idée lorsqu'ils
emploient la formule fataliste traditionnelle " Mektoub " (c'était
écrit).Il appartient à l'homme moderne de détruire ce mythe.
Circonstances et causes d'accidents sont d'une variété infinie. Leur
diversité même en rend l'énumération impossible. Mais une étude fait
cependant ressortir au moins trois éléments essentiels dont la
conjonction est nécessaire pour qu'un accident soit possible :
- une activité humaine, qu'il s'agisse de travail, de loisirs ou plus simplement de repos ;
- un risque lié à cette forme d'activité ;
-
une défaillance liée à l'homme (ignorance, fatigue, âge), au matériel
utilisé (mauvais usage de ce matériel, non respect des règles d'emploi,
mauvais entretien, vétusté.
Bien plus, on peut
affirmer que l'accident représente une pathologie essentiellement
évitable. Et mieux encore, on pourrait même paradoxalement dire que
l'accident n'est pas accidentel. Prenons le cas d'un enfant : il faut,
pour qu'un accident lui arrive, la conjonction de trois facteurs
épidémiologiques, que, par analogie aux maladies contagieuses, on peut
désigner ainsi :
- un sujet susceptible d'être contaminé ;
- un environnement physique et humain favorable à cette contamination ;
- un agent qui la provoque.
Une prévention des accidents existe donc et doit être développée par tous et en tous lieux.
1) - La Part de l'Homme Dans l'Accident
90 accidents sur 100 il y a à la base, une défaillance humaine. Cette défaillance peut être provoquée :
- par le manque d'expérience, une curiosité imprudente :
c'est le fait des enfants, des jeunes en général ;
- par l'âge : le travail entrepris est trop pénible d'où les chutes, les accidents musculaires... ;
- par une mauvaise forme physique : fatigue, sommeil, maladie ;
-
par une mauvaise forme morale : les soucis, les préoccupations
familiales, les conflits personnels font oublier ou négliger les règles
de sécurité... ;
- par un environnement défavorable : cadre de vie mal adapté, parfois conditions météorologiques (chaleur, humidité, vent...).
2) - L'Esprit de Prévention.
On a pu dire qu'entre prévention et secourisme qu'il n' y a avait pas de différence de nature, mais simplement de degré.
La
prévention a pour but, avant tout, d'empêcher l'accident, le secourisme
d'en limiter les effets si, malgré tout, il s'est produit. L'une et
l'autre procèdent du même esprit.
Mais l'esprit de
prévention n'est pas inné, cette auto-protection s'acquiert ; de plus en
plus, il appartiendra à l'école d'en donner aux plus jeunes au moins
les rudiments.
Ainsi, une initiation aux gestes
élémentaires de survie doit être donnée aux enfants dès l'âge de 12 ans
dans les lycées et collèges. L'idéal serait que tout citoyen , devienne
un secouriste.
Mais plusieurs obstacles sont à vaincre :
- le premier, le plus important, c'est l'ignorance du risque encouru ;
- l'inaptitude est le deuxième ;
- l'inconscience, c'est-à-dire le refus de prendre conscience du risque, est le troisième.
II - Prévention des Accidents de la Route.
La
route a toujours tué. Il y a eu ainsi en France, certaines années, au
XIX° siècle, plus de 1000 morts par accidents de diligence.
Mais
l'apparition de la voiture automobile a multiplié ce risque. Depuis le
premier mort connu par accident de la circulation (Mr Blis à New-York le
13 septembre 1895), dès centaines de milliers d'êtres humains sont
morts sur les routes du monde entier.
En France, le cap
des 100 000 tués annuels était dépassé en 1962. Le comité
interministériel de la Sécurité routière chargé de définir et de faire
appliquer une politique nationale de sécurité routière, était crée le 28
septembre 1972.
Grâce à son action incessante, depuis ce
jour en matière de réglementation d'information du grand public, de
formation des usagers de la route, d'amélioration de l'infrastructure
routière et des véhicules automobiles, de développement des moyens de
secours aux blessés de la route, la tendance a été renversée bien qu'un
léger accroissement se soit manifesté en 1979.
La plupart
des domaines réglementaires et techniques de la sécurité routière ont
été depuis plusieurs années explorés, et presque épuisés. Reste encore
cependant l'homme, responsable majeur des accidents de la circulation.